Premier mai, la fête du travail

Chez Foutu pour Foutu, nous avons longtemps réfléchi autour de nos pots après nos nombreuses réunions… Et face à une proposition de parlementaires aussi novatrice et inspirante que celle de supprimer un autre jour férié, nous souhaitons participer à ce débat avec une proposition à la hauteur de notre collectif: Foutu pour Foutu, travaillons le premier mai ! Ce jour où l’on célèbre le travail sans travailler devrait devenir un souvenir pour tous les Français, n’est-ce pas ? Donnons à cette journée toutes les dimensions de la fête du travail, en la consacrant… au travail ! Après tout, qui de mieux placé pour fêter le travail que les travailleurs eux-mêmes ?

Le premier mai, un jour plus férié que les autres

Admettez-le : Vous avez sûrement déjà pesté… Car parmi tous les jours fériés, le 1ᵉʳ mai est de loin le plus respecté. Les dimanches, Noël, et tous les autres jours fériés, ne paralysent pas totalement le pays. On peut trouver une boulangerie ouverte, acheter des croissants, faire des courses… Ces jours là, on peut passer notre congé à vagabonder pendant toute la matinée !

Mais le 1ᵉʳ mai ? Plus personne à l’appel… A l’exception des vendeurs de muguet, les rideaux sont tous baissés. Pour trouver quelque chose d’ouvert, il ne vous reste plus qu’à vous casser une jambe! La France entière semble se figer dans une sieste collective, dans un nouveau confinement imposé, ou pire, comme si un oreshnik était tombé sur le pays…

Si le travail est une fête, alors ouvrons tout ce jour-là ! Maroquineries, poissonneries, coiffeurs, bijouteries, pôle emploi… Soyons unis dans une célébration collective de notre travail. Finissons-en avec ce paradoxe du « férié pour le travail ». Que la fête soit totale, au bureau comme à l’atelier, et Foutu pour Foutu, que le 1ᵉʳ mai férié devienne un souvenir dépassé !

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Le 1er mai, une journée de labeur

Rappelons-nous que le 1ᵉʳ mai trouve ses origines dans les luttes ouvrières pour réduire le temps de travail, un concept révolutionnaire en 1886. À Chicago, des milliers de travailleurs se sont mobilisés pour la journée de huit heures. A cette époque aussi, on devait se dire Foutu pour Foutu… Cette mobilisation a en effet mené aux tragiques événements du Haymarket Affair, en hommage auxquels la IIᵉ Internationale socialiste a instauré, en 1889, le 1ᵉʳ mai – la fête du travail – comme journée internationale des travailleurs.

Aujourd’hui, après l’instauration des 35 heures dans notre pays, le débat tourne autour d’augmenter le temps de travail. Ne serait-il pas amusant, en mémoire de ces luttes, d’inverser complètement la tendance ?

Ironie de l’histoire, à l’époque où les luttes ouvrières ont arraché la journée de huit heures, il s’agissait de travailler moins tout en étant payé équitablement. Aujourd’hui, le débat a pris une tournure plutôt marrante: il ne s’agit plus seulement de travailler un jour de plus, mais de travailler gratuitement et bénévolement, sans aucune rémunération. Tout cela pour contribuer, avec enthousiasme, à la réduction du déficit public. Alors Fichu pour Fichu, autant donner de son temps… devenons tous bénévoles !

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Le premier mai, un jour qui ne ressemblera à aucun autre

Et si on allait plus loin encore ? Proposons que cette journée devienne la célébration ultime de la fête du travail. Un jour où tout le pays se mobilise pour rattraper les heures perdues dans l’année. Compétitions de rendement, médailles pour les plus performants, célébrations collectives : une belle fête en perspective. Les syndicats – avouant que tout est foutu – seraient les premiers partenaires de cette initiative, prouvant que solidarité et productivité peuvent apparemment cohabiter harmonieusement.

Et pourquoi s’arrêter là ? Cette révolution dans notre rapport au 1ᵉʳ mai pourrait devenir une vitrine internationale. Imaginez la fierté de voir la France citée en exemple par ses voisins, qui loueraient notre capacité à réinventer un jour si symbolique. Le magazine The Economist ferait sa une en titrant: La France marche dans le bonheur avec le pied gauche. Nos dirigeants pourraient même proposer cette innovation Française à l’ONU : que cette « Journée Mondiale du Travail » soit réellement travaillée partout, ce ne sera pas foutu pour tout le monde !

Des manifestations modernes et éco-responsables

Et pour moderniser les traditionnelles manifestations du 1ᵉʳ mai, pourquoi ne pas les faire entièrement par visioconférence sur le temps de pause des travailleurs ? Plus besoin de mobiliser la police… Plus besoin de bloquer les rues ni de braver les intempéries… Chacun pourrait scander ses slogans depuis son lieu de travail, muni de sa pancarte virtuelle, en toute sécurité. Une manifestation avec une empreinte carbone réduite, qui deviendrait éco-responsable !

Et cerise sur le gâteau : fini les querelles entre syndicats et préfecture sur le nombre de manifestants. Le chiffre exact s’afficherait directement dans le coin de l’écran en temps réel, grâce au compteur de participants connectés. Une petite révolution numérique qui ferait entrer le 1ᵉʳ mai dans le 21ᵉ siècle avec panache !

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Alors, convaincu ? Par ce premier mai, voici une proposition qui permettrait le rayonnement international de la France dans le monde. Notre pays serait reconnu comme la nation la plus audacieuse et innovante ! Êtes-vous prêt à nous suivre ?

Mais pas de panique, nous ne sommes pas encore aux manettes pour diriger la France ! Cela dit, faites attention tout de même : avec ce score aussi bas que 5,4 % des suffrages et 38 sièges à l’assemblée, on pourrait bien finir par se retrouver en position de leader dans le choix des Français pour remplacer le gouvernement en place et devoir diriger ce pays. 😉

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